110 ans de vie musicale locale (3)

Au fil des années et des dizaines anniversaires, des solistes de renom régional, national ou même international ont rehaussé de leur présence les concerts du Palais des Fêtes. Citons seulement la star alsacienne de Boston, Charles Munch, venu diriger l’orchestre dont il avait été jadis le premier violon solo, lors du 50e anniversaire de la Société (1950), ou le violoniste Jean-Jacques Kantorow donnant une étourdissante Symphonie Espagnole au Palais des Congrès lors du Centenaire (2000).

Cependant la Philharmonie n’échappe pas à l’air du temps. La démocratisation de la musique enregistrée, la baisse de la pratique instrumentale dans les familles, la concurrence de multiples formations musicales puisant toutes dans le même vivier d’amateurs éclairés, la désaffection dont souffre le bénévolat et l’individualisme de notre époque se conjuguent pour compliquer la tâche des responsables soucieux de faire prospérer leur orchestre symphonique amateur.

Cette évolution impose à la Philharmonie de se produire plus fréquemment en-dehors de ses rendez-vous statutaires avec ses membres, afin de se faire mieux connaître et d’étoffer ses ressources. C’est ainsi qu’elle a collaboré notamment avec la Chorale Strasbourgeoise, la Chorale des Enseignants, la Chorale de la Cathédrale, le Chœur de St Guillaume, pour monter les chefs-d’œuvres du répertoire spirituel dans les hauts lieux de l’architecture sacrée en Alsace, voire au-delà des Vosges ou du Rhin.

Dans un registre plus profane, La Philharmonie a participé une dizaine de fois aux Flâneries Nocturnes d’été au Pavillon Joséphine, et agrémenté d’intermèdes musicaux des congrès de corporations, d’ONG, de médecins, de clubs tels que le Rotary ou le Kiwanis. ou des fêtes données en l’honneur de personnalités publiques ou artistiques alsaciennes. Elle a également participé au spectacle historique « Malgré-Nous » de Charly Damm, et même au tournage d’un film « Mes enfants ne sont pas comme les autres » de Denis Dercourt.

A l’orée de son 2e siècle d’existence La Philharmonie compte bien continuer à remplir ses missions de toujours: la pratique de la musique d’orchestre pour le plaisir, la valorisation d’un répertoire symphonique peu joué par les formations professionnelles, et l’occasion de se produire offerte à de jeunes talents à qui La Philharmonie peut servir de tremplin vers une carrière soliste.

C’est dans le développement de relations de partenariat avec des associations à vocation musicale ou avec des collectivités locales entreprenantes en matière de culture que la Philharmonie cherche aujourd’hui le moyen d’ouvrir de nouveaux débouchés à son activité, d’élargir son audience et de tenir son rang.

MS